« Molière et la femme » tel pourrait être le titre de ce spectacle qui entremêle des scènes de l’Ecole des Femmes au texte intégral des Femmes Savantes, où se donnent à voir deux facettes opposées de la condition féminine d’hier … et d’aujourd’hui ? 

La Troupe a joué dix fois ce spectacle conçu et mise en scène par Léonard Matton.

​​Nous remercions la Maison de la Chasse et de la Nature, l'Institut de La Tour, les propriétaires du Château de La Motte et le Tir aux Pigeons qui nous ont accueillis. 

Une matinée a été offerte aux lycéens de seconde de La Tour. 

Parmi les pièces de Molière, deux contiennent le mot "Femmes", Les Femmes savantes et L'École des femmes - il y a également son exégèse, La Critique de l'École des femmes. Le choix de réunir ces deux œuvres sous le titre L'École des femmes savantes a semblé éloquent en ce qu'il encadre une question qui fait écho aujourd'hui, jusque dans l'actualité. L'Education nationale elle-même a souhaité cette année interroger ce sujet, en terminale spécialité théâtre, avec le thème du premier semestre : "Les Femmes chez Molière". 

Léonard Matton, metteur en scène et enseignant en spécialité théâtre, a ainsi choisi de proposer une version des Femmes savantes qui ne s'arrête pas à la comédie moqueuse sur le sujet, mais qui ait un pendant plus tragique. Ce pendant, ce sont les scènes entre Agnès et Arnolphe de L'École des Femmes. Ponctuant les entractes de la première pièce, les scènes de la seconde apparaissent comme un miroir sur la question. Là où, dans la première, les femmes ont acquis une surpuissance comique, Agnès est, dans la seconde, tragiquement soumise et dominée. 

Comme dans un miroir, c'est donc un jeu en symétrie que cet assemblage. Ce reflet finit par se fondre l'un dans l'autre, à la toute fin, lorsque Arnolphe rencontre Ariste, l'oncle des Femmes savantes. Étant ici joué par une femme, Ariste exprimera fermement sa façon de penser et conclura la pièce en chassant Arnolphe : la comédie l'emporte sur la scène, heureusement. Nous aurons ce faisant offert au public, peut-être, une possibilité de s'interroger. Ce spectacle "miroir" présente également un miroir à notre société, dans lequel les membres du public pourraient observer leur reflet et questionner leur propre point de vue sur la question.​